top of page

Le modèle classique des assurances-vie est en voie de disparition

L'assurance-vie classique devient un modèle en voie de disparition. De plus en plus d'assurés réduisent leur portefeuille à cause des intérêts bas et des normes plus exigeantes pour les fonds propres. De nouveaux produits, qui répercutent plus fortement les risques d'investissements sur les clients, promettent plus de profit. Les primes dans le secteur de l'assurance-vie en Suisse ont stagné en 2015 à presque 33 milliards de francs, selon les données de l'Association suisse d'assurances (ASA). Celle-ci ne s'attend pas non plus à une croissance des primes en 2016, a-t-elle indiqué à l'ats. L'année passée, les assurances-vie traditionnelles ont enregistré un effondrement. En 2014, 18% des primes étaient encore investies dans le domaine des assurances individuelles. Cette part a chuté à 15% en 2015, selon le dernier rapport de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) sur le marché de l'assurance. Avec les assurances-vie conventionnelles, les assurés, respectivement les survivants, reçoivent en cas de vie ou de décès la somme déposée et un intérêt garanti. Mais, à cause des taux d'intérêt historiquement bas, les assureurs peuvent difficilement donner des garanties d'intérêt attractives sur des placements à faible risque. DOUBLE STRATÉGIE DES ASSUREURS En réaction à cette évolution, les assureurs ont commencé à mettre de plus de plus de nouveaux produits sur le marché. Ceux-ci garantissent aux clients uniquement le maintien du montant versé à l'échéance de l'assurance, mais ils ne leur créditent plus un intérêt annuel garanti. Ces nouvelles offres sont composées de produits financiers complexes et comparables à des fonds de placement. Les assureurs transfèrent ainsi plus fortement les risques d'investissement sur les clients. Dans le même temps, les assureurs allègent consciemment leur portefeuille d'assurances-vie basées sur des primes uniques avec intérêt garanti. A la Vaudoise Assurances, par exemple, les primes dans les assurances-vie ont diminué de 37% en 2015, entre autres en raison de désinvestissements. Le patron de l'assureur vaudois, Philippe Hebeisen, a salué publiquement ce recul, car il s'agit de produits avec des garanties élevées. Entre-temps, la Bâloise a aussi réagi. Elle a vendu en Allemagne un cinquième de son portefeuille d'assurances-vie traditionnelles. La société veut mettre la priorité sur des assurances-vie modernes, qui préservent le capital, s'est-elle justifiée. A la Bâloise, la valeur des nouveaux contrats d'assurances-vie a chuté d'environ 40% en 2015. La nouvelle décision stratégique de Swiss Life va dans la même direction. A l'avenir, la priorité principale porte sur la rentabilité et l'efficacité du capital, raison pour laquelle l'assureur zurichois réduit son volume d'affaires dans l'assurance-vie, a-t-il fait savoir. Il mise plus fortement sur la gestion de fortune et les prestations de services. INTÉRÊTS GARANTIS TRÈS CHERS Dans le contexte actuel des taux d'intérêt, les garanties d'intérêt s'avèrent extrêmement chères. De surcroît, les assureurs-vie doivent actuellement se conformer à des exigences en matière de capital propre plus élevées pour les prestations garanties à vie. Selon les tests de solvabilité Swiss Solvency Test, les assureurs-vie helvétiques doivent présenter un capital propre une fois et demie à deux fois plus élevé que leurs concurrents européens, constate l'association faîtière, ce qui renchérit les produits en Suisse. D'autant plus que les assurances-vie avec primes uniques sont en outre soumises au droit de timbre. MARCHÉ DES ASSURANCES CONSOLIDÉ D'une manière générale, tous les assureurs suisses redoublent d'efforts pour abaisser leurs coûts. Le marché suisse se distingue ainsi par un fort phénomène de consolidation. Dans l'assurance-vie par exemple, six grands assureurs contrôlent 90% du marché, selon le rapport de la FINMA. Les onze plus petits assureurs-vie et trois autres établissements se partagent le reste. Dans l'assurance dommages, le phénomène de concentration n'est pas moins prononcé. Les huit plus grands assureurs détiennent une part de marché de près de 84%. Et dans l'assurance maladie, les huit plus grands acteurs se partagent plus de 80% du gâteau. Après les récentes fusions enregistrées aux Pays-Bas et au Japon, une nouvelle vague de fusions semble se dessiner au niveau mondial dans le secteur de l'assurance. La Suisse devrait toutefois y échapper. Elle a déjà connu une forte concentration avec la libéralisation intervenue dans les années 1990, explique Sabine Alder, porte-parole de l'ASA. Plus de la moitié des assureurs qui existaient au début des années 1980 ont aujourd'hui disparu.


Articles Récents
Catégories
Archives
bottom of page